Pourquoi se mettre dans des cases détruit ta confiance en soi
- damien launay
- il y a 4 jours
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 3 jours
Tu t’es déjà demandé pourquoi on aime tant mettre les choses dans des cases ? Pourquoi on a besoin de dire : "ça c’est un légume", "ça c’est un homme", "ça c’est un échec", "ça c’est une réussite", "ça je suis, ça je ne suis pas" ?
Moi oui. Et en écoutant la chronique d’Albert Moukheiber sur Radio Nova, un truc m’a sauté au visage : on croit simplifier le monde, mais à force, on finit surtout par simplifier qui on est. Et ça, c’est le meilleur moyen de flinguer sa confiance en soi.
Catégoriser pour comprendre… ou pour s’enfermer ?
L’humain a besoin de simplifier un monde ultra complexe, et pour ça, on crée des catégories. Notre cerveau adore les raccourcis, il cherche à économiser de l’énergie. Alors on range, on nomme, on divise.
Mais voilà le piège :
On se ment tout le temps lorsque l’on rend le monde très binaire, car tout devient des cases avec des frontières strictes. Et à l’origine, nous avons besoin de ça pour rendre un monde très complexe à notre portée. Nous simplifions le monde pour mieux l’appréhender, pour économiser de l’énergie. Malheureusement, les cases que nous créons pour simplifier deviennent des prisons où notre réflexion du complexe s’atrophie.
Et quand ces cases concernent notre identité, notre valeur, notre capacité à réussir ou à être aimé, le prix à payer est énorme : la perte de confiance en soi.

Quand tu crois te connaître… mais que tu t’es juste enfermé dans une case
Le plus gros problème, ce n’est pas de dire que la tomate est un fruit ou un légume. C’est quand on commence à se ranger soi-même dans des cases :
« Je suis timide »
« Je suis pas fait pour ça »
« Je suis comme ça »
« Je suis nul en amour »
« Quand on catégorise, ce n’est pas neutre ! En faisant cela, on conditionne le rapport que l’on a avec le mot. Donc si je me catégorise moi-même, je me conditionne à travers cette case. Dans ce cas précis, c’est extrêmement limitant et enfermant, en ne laissant pas de possibilité de sortir de cette case. »
Tu vois le lien direct avec la confiance en soi ? Chaque case qu’on accepte devient un plafond invisible. On ne se pose même plus la question de ce qu’on pourrait changer, tenter, explorer. On se définit, donc on s’arrête.
La confiance en soi, victime des raccourcis mentaux
Ce réflexe, on ne l’a pas que pour nous. On l’applique aux autres aussi. Et c’est là que ça devient encore plus dérangeant.
« Cette volonté de catégoriser est partout. Quand il s'agit des couleurs, par exemple, cela n'est pas très embêtant. Mais quand on commence à catégoriser les humains entre eux… Historiquement, ces catégories ont été assez fainéantes. On divise les gens selon leur genre, la couleur de leur peau, leurs compétences ou capacités. Ce n’est pas nouveau bien sûr, puisque c’est très humain de faire ça. Quand dans notre société il n’y avait pas directement de LGBTQIA+, de Noirs, d’Arabes, de Musulmans ou encore de Juifs, quand il n’y avait que des hommes et des femmes, on n’avait pas vraiment de choses sur quoi discriminer, alors nous sommes allés catégoriser les gens par couleur de cheveux. On disait que les roux n’avaient pas d’âme. Affreux, n’est-ce pas ?! »
On voit bien que la catégorisation n’a jamais été neutre. Et dans nos vies, elle se transforme en jugements, en comparaisons, en exclusion… et en doutes profonds sur notre légitimité, notre valeur, notre droit d’exister tel·le qu’on est.
Sortir des cases pour libérer sa confiance en soi
« Aujourd'hui le découpage que nous faisons fait moins état de notre volonté initiale de décomplexifier le monde et le rendre plus accessible. Mais au contraire, nous rigidifions le monde pour mieux correspondre à nos réflexions idéologiques. »
Et ce monde rigide, on l’intègre. On en fait notre cadre intérieur. Alors comment s’en libérer ?
« Pour sortir de ça, demandons-nous si cette 'case' de 'je suis Blanc ou Noir', 'hétéro ou homo', 'athée ou pratiquant' me sert à vraiment appréhender le monde ou au contraire, dessert-elle notre capacité à réfléchir à la complexité du monde en le simplifiant de manière trop grossière ? »
Et moi je te pose la même question, version personnelle :
La case dans laquelle tu te mets (ou qu’on t’a mise), est-ce qu’elle t’aide… ou est-ce qu’elle t’empêche de croire en toi ?
❤️ En résumé
Ce qu’on fait pour se rassure | Ce qu’on crée sans s’en rendre compte |
Se définir pour exister | S’enfermer dans une version figée de soi |
Chercher des repères simples | Perdre sa confiance en sa complexité |
Simplifier son identité | Réduire ses possibles |
🔓 Une clé pour demain
L’estime de soi, la confiance en soi, ce n’est pas se convaincre qu’on est "génial" dans une seule case. C’est accepter d’être un patchwork vivant, en mouvement. C’est avoir le droit d’être contradictoire. D’évoluer. De se surprendre.
Tu veux reconstruire ta confiance ?Commence par te demander :"Et si je n’étais pas ce que je crois être… mais beaucoup plus que ça ?"
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