Pourquoi « apprendre à s’aimer » ne suffit pas face au manque d’estime de soi

Quand j’entends sur les réseaux : « Allé mes p'tits chats, aujourd’hui on va apprendre à s’aimer soi-même, on va faire du développement personnel ! », j’avoue, ça me donne un peu la nausée. Parce que cette idée d’apprendre à s’aimer, ça sonne bien, mais c’est souvent vide de sens.

Ça culpabilise plus que ça n’aide. On entend ça et on se dit : « Mince, moi j’y arrive pas... qu’est-ce qui cloche chez moi ? » Et surtout, on commence par où ?

Apprendre à s’aimer... par rapport à quoi ?

Déjà, rien que le mot "apprendre" suppose qu’on doit acquérir quelque chose pour mériter de s’aimer. Que notre amour de nous-même serait conditionné à nos réussites ou à quelque chose de conditionnelle. Donc non, on ne devrait pas "apprendre à s’aimer", mais plutôt apprendre à arrêter de ne pas s’aimer. Et crois-moi, la nuance est cruciale.

Parce que si, depuis l’enfance, tu as développé des stratégies de survie pour être aimé.e comme dire oui quand tu veux dire non, faire passer les besoins des autres avant les tiens, t’effacer pour être sûr.e de ne pas déplaire, alors tu n’es pas vraiment toi-même.

Comment peux-tu t’aimer si tu ne vis pas comme la personne que tu es véritablement ?

L’origine du manque d’estime de soi : le rejet et l’abandon

Le vrai nœud du problème, il est souvent bien plus ancien. Il se trouve dans notre enfant intérieur blessé, celui ou celle qui a compris, parfois très tôt, qu’être lui-même ne suffisait pas pour être aimé.

Tu sais, cette partie de toi qui se souvient qu'on l'a ignoré.e, rabaissé.e, jugé.e ou abandonné.e quand il ou elle exprimait ce qu’il/elle ressentait vraiment. Alors, à force, tu t’es adapté.e. Tu as mis un masque. Et ce masque, tu l’as tellement porté que tu as fini par oublier qui tu es vraiment.

On croit que s’aimer, c’est se dire tous les matins devant le miroir qu'on est formidable. Mais si la blessure du rejet est toujours ouverte, cette phrase sonnera toujours faux et tu n'y croiras pas.

Le lien avec le système nerveux autonome 🫠

Ce que peu de gens savent, c’est que le manque d’estime de soi et la peur d’être soi-même sont aussi des réactions physiologiques. Oui, ton système nerveux autonome joue un rôle fondamental ici.

Quand tu as appris que être toi-même était dangereux (risque de rejet ou d’abandon), ton corps a enregistré cette information. Il a réagi en activant la suradaptation : figement, soumission, anxiété sociale, besoin de plaire à tout prix... Ce sont des stratégies de survie automatiques.

Et tant que ton système nerveux reste figé dans ces anciens schémas de protection, ton cerveau pourra bien répéter « je m’aime » 1000 fois, ton corps, lui, n’y croira pas.

Apprendre à s'aimer... vraiment ?

Tu l'as compris, le véritable travail ne commence pas par des affirmations positives. Il commence par guérir tes blessures, détecter tes stratégies inconscientes de protection, et remettre en sécurité ton système nerveux. Alors, petit à petit, tu pourras commencer à retrouver ton vrai toi.

Et quand tu te reconnectes à ton essence, que tu comprends que tu mérites l’amour simplement parce que tu existes, pas parce que tu "performes", alors l’estime de soi n’a plus besoin d’être apprise, elle devient évidente car tu commence à reconnaitre la valeur que tu as et qui a toujours été devant tes yeux, comme un gros éléphant que tu ne vois pas.

Conclusion

Donc non, "apprendre à s’aimer" ne suffit pas. C’est un raccourci.

La vraie clé, c’est d’arrêter de ne pas t’aimer, de sortir de tes anciens schémas de protection, et de guérir ce qui t’empêche encore aujourd’hui d'être pleinement toi.

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