Comment faire taire son juge intérieur ?
- damien launay
- 27 mai
- 4 min de lecture
Cette petite voix qui te pourrit la vie
Tu l’entends, toi aussi, cette fameuse petite voix intérieure ? Celle qui te souffle à l’oreille, parfois sournoisement, parfois avec violence :
T’es nul·le. T’es moche. Tu dis n’importe quoi. Tu vas échouer. T’as rien à faire ici. Tu déranges. Tu n’es pas à la hauteur.
Bienvenue dans l’univers du critique intérieur, aussi appelé juge intérieur. Ce colocataire mental qui, au lieu de te soutenir, passe son temps à te démolir.
Il ne t’encourage jamais. Il observe. Il juge. Il compare. Et surtout, il te sabote.
Résultat ? Tu te fige et tu procrastines. Tu n’oses pas. Tu doutes de toi. Tu t’épuises à vouloir être parfait. Et parfois, tu finis même par croire que c’est normal. Que tu mérites ce regard dur sur toi.
Mais ce n’est pas la vérité. C’est un conditionnement. Alors comment faire taire son juge intérieur ?
Le juge intérieur : un écho du passé
Ce fameux critique, il ne s’est pas invité chez toi un matin sans prévenir. Il est né de discours entendus dans l’enfance, souvent de la bouche de parents, profs, éducateurs…Des phrases qu’on t’a dites (que tu as crues) et que tu as introjectées :
“Tu pourrais mieux faire.” “T’es trop sensible.” “T’as encore raté.” “Sois fort(e).” “Arrête de pleurer pour rien.”
Eric Berne, le fondateur de l’analyse transactionnelle, parlait d’injonctions : des messages souvent inconscients, mais très puissants, qui sculptent notre scénario de vie.
Et avec le temps, on a intégré ces voix externes… jusqu’à ce qu’elles deviennent notre propre voix intérieure.
👉 Et voici le piège : Quand tu te juges durement, tu te condamnes à te suradapter à ton environnement, comme si le problème venait de toi. Tu finis par croire que c’est toi le bourreau pas la victime. Tu fais tout pour ne pas déranger, pour être aimé, pour ne pas faire de vagues…Tu t’étires, tu t’effaces, tu t’épuises, en pensant que c’est toi qu’il faut réparer, corriger, discipliner, et tu te mets en cage.
Mais tu n’as jamais été le problème. Tu t’es juste adapté à des conditions que ton cerveau, enfant, n’avait pas les moyens de remettre en question.

Le juge intérieur et le système nerveux : un lien fort
Quand ton critique intérieur se met à parler, il ne fait pas qu’atteindre ton moral. Il déclenche aussi des réactions physiologiques : accélération du cœur, nœud au ventre, gorge serrée… Ce sont les manifestations de ton système nerveux autonome qui passe en mode survie : combat, fuite ou figement.
Tu ne peux pas être serein quand ton cerveau croit que tu es en danger même si le seul danger, c’est une réunion Zoom ou une remarque de ton boss.
La boucle est là :
Ton critique te juge.
Ton système nerveux panique.
Tu réagis de manière disproportionnée.
Tu te confirme ce que tu crois sur toi
Tu t’en veux… ca renforce ton juge intérieur
Tu te juges à nouveau.
Et hop, le cercle infernal.
Comment faire taire son juge intérieur ? 5 pistes concrètes
1. 🧠 Le repérer et lui donner un visage
Tu ne peux pas désactiver une alarme si tu ne sais pas d’où elle sonne.Quand ton juge parle, prends le temps de l’écouter… mais pas de le croire.
Demande-toi : est-ce un fait, ou un jugement ? Qui parlerait comme ça ? Un prof ? Un parent ? Un ancien collègue ? Est-ce que je dirais la même chose à mon/ma meilleur·e ami·e ?
Donne-lui un nom, une forme, une voix ridicule s’il le faut. Ça te permettra de prendre de la distance.
2. 💬 Remplacer le discours intérieur toxique
Chaque fois que ton critique t’attaque, réponds-lui avec des faits et de la bienveillance.
Critique : “Tu n’y arriveras jamais.” Toi : “J’ai déjà traversé pire. J’avance à mon rythme.” Critique : “T’es pas assez bien.” Toi : “J’ai de la valeur. Même quand je me sens fragile.”
Avec le temps, tu peux créer une voix intérieure alternative : soutenante, douce, lucide. Ton meilleur coach intérieur, quoi.
3. 🔄 Réconcilie toi avec ton corps et ton système nerveux
Le critique intérieur met ton système en alerte constante. Pour le désamorcer, tu dois ramener de la sécurité dans ton corps :
Respire lentement et profondément.
Mets une main sur ton cœur ou ton ventre.
Bouge : marche, danse, étire-toi.
Apelle une/un ami.e, caresse ton chat ou ton chien.
Pratique des exercices de régulation (cohérence cardiaque, tapping, auto-empathie…).
Ton corps a besoin de sentir que le danger est passé, pour que ton cerveau se calme, et que ton juge retourne faire la sieste.
4. 🪞Travaille ton estime de toi en douceur
Le juge intérieur prospère sur le manque d’estime de soi. Plus tu te sens nul·le, plus ses critiques semblent crédibles.
Reconstruire ton estime, c’est lui retirer de la matière.
Commence par :
Te féliciter pour tes efforts (même petits chaque pas compte).
Te parler comme tu parlerais à quelqu’un que tu aimes.
Te donner le droit d’échouer sans te réduire à ça.
Tu n’es pas ta dernière erreur. Tu es bien plus que ça.
5. 🤝 Ne reste pas seul avec lui
Tu sais quoi ? Même Éric Berne n’a pas réussi à se libérer de son propre scénario. Parce que c’est très difficile de voir ses propres angles morts.
Si tu sens que ton juge intérieur prend trop de place, que tu n’arrives pas à l’apaiser, que tu te sens coincé dans des schémas de peur, de sabotage ou d’auto-dénigrement…
👉 Il est peut-être temps d’en parler.
Tu veux apprendre à faire taire ton juge intérieur (pour de bon) ?
Ce juge t’a peut-être protégé, un temps. Mais aujourd’hui, c’est toi qui reprends les commandes.
💌 Si tu sens que tu n’arrives pas à le faire seul·e, que ton estime de toi est fragile, que ton corps vit sous tension et que tu veux t’en libérer…
Je t’invite à me contacter pour une séance découverte gratuite. On discutera ensemble de ce qui t’empêche aujourd’hui d’avancer, et si je peux t’aider à faire la paix avec toi-même.
Tu mérites de vivre sans cette voix toxique dans la tête. Et si tu veux, on peut commencer ce chemin ensemble.
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