Comment arrêter de prendre personnellement : quand ton cerveau panique, mais que ce n’est pas de toi qu’il s’agit
- damien launay

- il y a 2 jours
- 6 min de lecture
Il y a des phrases qui claquent comme un coup de froid :« Pourquoi tu le prends mal ? »« J’ai rien dit de grave. »« T’es trop sensible. »
Et toi, tu sens ton ventre se nouer, ton cœur accélérer, et tu te demandes :“Pourquoi je réagis autant ? Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?”
Spoiler : il n’y a rien de cassé chez toi. C’est juste que ton système nerveux, ton histoire, ta honte toxique et ton estime de soi conditionnelle discutent entre eux sans te demander ton avis.
Cet article, c’est pour toi qui veux vraiment arrêter de prendre personnellement tout ce que les autres disent, font… ou ne font pas. Avec douceur, un peu de provoc’ (juste assez pour réveiller ce qu’il faut), et beaucoup de réalisme.
Quand tout devient personnel : un mode de survie, pas un défaut
On va commencer par un truc essentiel : Prendre personnellement n’est pas un trait de caractère. C’est une réaction, une réaction de ton système nerveux. Une réaction de ton histoire. Parfois une réaction de ton enfant intérieur, celui qui a encore peur qu’on le rejette ou qu’on l’abandonne.
📌 Une réalité souvent cachée : tu ne prends pas personnellement… tu cherches à être en sécurité
Pour beaucoup de personnes hypersensibles, anxieuses, blessées par le rejet ou l’abandon, « arrêter de prendre personnellement » ressemble à un Everest.
Pourquoi ? Parce que, pour ton système nerveux :
Une remarque = un danger possible
Un silence = un risque d’exclusion
Un regard = peut-être un jugement
Un “ok.” dans un message = peut-être que tu as fait quelque chose de mal
Un “tu peux venir deux minutes ?” = sûrement une mauvaise nouvelle
Ce ne sont pas des pensées “logiques”. Ce sont des réflexes de protection.
Quand tu réagis trop fort, ce n’est pas toi l’adulte de 20, 30, 40 ou 50 ans qui répond. C’est souvent une version plus jeune de toi, qui n’a pas eu la sécurité suffisante pour comprendre que tout ne le concernait pas même si nous sommes le centre de notre propre monde.

🎬 Scènes du quotidien : ton système nerveux en roue libre
Pour que ce soit clair, je te donne des scènes que vivent 90 % de mes clients.
📌 Scène 1 : Le message sec
Quelqu’un t’écrit : « OK » Sans smiley. Sans point d’exclamation. Juste : “OK”.
Et ton cerveau part en vrille :“Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Pourquoi il est froid ? Il m’en veut ? C’est à cause de la dernière fois ? Il veut plus me parler ?”
Une seule lettre, deux lettres même… et ça déclenche un incendie intérieur.
La réalité ? La personne est peut-être juste juste préoccupé.
📌 Scène 2 : Le collègue qui souffle
Tu passes dans l’open space, ton collègue lève les yeux et souffle. Pas un grand soupir, juste un petit : “pfff”.
Ton système nerveux, lui, entend : “Tu gênes.” “Tu fais mal ton boulot.” “Tu lui tapes sur le système.”
En vrai : Il vient juste de perdre un fichier qu’il n’avait pas sauvegardé.
Ton cerveau fait de toi le personnage principal du film…alors que parfois, t’es même pas dans la scène.
📌 Scène 3 : Le partenaire qui parle moins
Deux heures sans message. Ton cœur se serre. Tu te dis que quelque chose cloche. Tu revis la sensation de vide dans ta poitrine. Tu t’imagines des scénarios.
Encore une fois : prise personnelle × 1000.
La réalité ? Il recharge peut-être son téléphone. Il conduit. Il est concentré sur un truc. Ou il respire.
Mais ton système nerveux, lui, se rappelle :“Quand on m’ignore, je perds l’amour. Quand on prend de la distance, je suis en danger.”
Et tu replonges dans un mécanisme ancien.
🧠 Pourquoi tu prends tout personnellement (vraiment) ?
On va mettre les choses au clair : Tu n’es pas “trop sensible”. Tu n’es pas “Drama queen”. Tu n’es pas “pas assez fort.e ”.
Tu es en hypervigilance. Ton système nerveux est en alerte. Ton estime de soi est conditionnelle.
Et ton histoire relationnelle t’a appris une chose :“Si je ne comprends pas ce que l’autre ressent, je peux être rejeté.”
L’attachement insécure te pousse à analyser tout
Quand tu n’as pas grandi dans une sécurité affective stable, ton cerveau a appris à scanner les signaux :
ton père qui disait “ça va ?” avec un ton bizarre
ta mère qui devenait froide quand tu faisais “mal”
l’enseignant qui te donnait l’impression de déranger
les amitiés fragiles où tu te sentais remplaçable
Ce mode “scanner émotionnel” ne disparaît pas avec l’âge. Il s’invite dans ta vie d’adulte… et il te pousse à tout interpréter comme si ta survie dépendait des intentions des autres et c'étais bien le cas lorsque tu étais enfant, mais ca ne l'est plus aujourd'hui.
La honte toxique te fait croire que “c’est forcément toi”
La honte toxique, c’est cette voix intérieure qui dit :“Je suis le problème, c'est ma faute ”
Pas : “J’ai fait une erreur. ”Mais je ne suis pas une erreur.”
C'est quand tu prends toute la responsabilité dans ton relationnel avec les autres, comme si tout dépendait de toi seul, c'est une énorme responsabilité n'est ce pas ?
Alors forcément : Le moindre signe ambigu = confirmation de ce que tu crois déjà de toi…même si c’est faux.
L’estime de soi conditionnelle amplifie tout
Quand ta valeur dépend de :
l’approbation
les performances
le regard d’autrui
les réactions des autres
La validation des autres
etc...
...alors chaque attitude neutre devient potentiellement un jugement sur toi.
C’est épuisant. Mais ce n’est pas de ta faute. C’est le logiciel qu’on t’a installé quand tu étais enfant en te faisant croire que tu serais aimé seulement si tu étais parfait.e.
Ton système nerveux interprète “neutre” = “dangereux”
Le système nerveux des personnes hypersensibles, anxieuses ou blessées a une particularité : Il déteste le flou, c'est pour ca que ton cerveau à besoin de tout rationnalisé ou tout comprendre quitte que croire des choses qui n'existe pas. Cela lui permet de créer une sentiment de sécurité.
Une réponse courte = danger. Une voix monotone = danger. Un silence = danger. Un regard neutre = danger.
Alors il invente des scénarios. Pour “te protéger”. Même si ça te pourrit la vie car pour ton corps ce qui surpasse de loin ton bien être c'est bien entendu ta survie.
🛠️ Comment arrêter de prendre personnellement : des clés qui changent tout
Ici, je te donne des clés réalistes, pas des phrases bullshit du style :« Arrête de te faire des films. »(merci, mais si je pouvais, je ne serais pas là)
Clé 1 : Remplace “qu’est-ce que j’ai fait ?” par “qu’est-ce qui se passe vraiment ?”
Question simple. Mais radicale.
Dès que tu sens que tu prends personnellement, pose-toi ces questions :
👉 “Qu’est-ce qui prouve que c’est contre moi ?”
👉 “Quelle autre explication plausible pourrait exister ?”
Ton cerveau déteste les alternatives. Donne-lui-en. Ça calme le système nerveux.
Clé 2 : Reviens dans ton corps avant de réfléchir
Quand tu réagis trop fort, ce n’est pas parce que “tu penses trop”. C’est parce que ton système nerveux est parti en survie et est submergé par l'insécurité.
👉 Expire longuement
👉 Pose tes pieds au sol
👉 Place une main sur ton sternum
👉 Ralentis
👉 Reviens dans ton corps
👉 Regarde tout autour de toi
Si ton corps se calme, ton cerveau arrête d’inventer des catastrophes car sur sort de l'insécurité.
Clé 3 : Arrête de croire que tu es dans la tête des gens
Tu ne lis pas dans les pensées. Moi non plus. Personne ne le peux.
Quand tu interprètes → tu imagines. Et quand tu imagines → tu crées un film où tu es le protagoniste principal.
Demande-toi plutôt :
👉 “Et si ça ne parlait pas de moi ?” C’est simple. Mais ça change tout.
Clé 4 : Souviens-toi que tu as le droit d’exister sans plaire à tout le monde
Arrêter de prendre personnellement, c’est aussi : sortir de l’estime de soi conditionnelle.
Tu n’es pas responsable de :
l’humeur des autres
leur stress
leur passé
leur comportement
leur ton de voix
leurs projections
Leur blessures
Tu n’as pas à t’excuser d’exister.
🫁 Mini-exercice 1 : Le test des 30 secondes
Quand quelqu’un agit “bizarrement”, fais ça :
Respire profondément.
Ralentis ta réaction de 30 secondes.
Pendant ces 30 secondes, dis-toi :“J’attends d’avoir plus d’infos, ou comment je peux en obtenir.”
Ça empêche ton système nerveux de partir trop vite.
🧩 Mini-exercice 2 : Le dézoom narratif
Quand tu te sens visé, demande-toi :
“Si cette scène était dans un film, suis-je vraiment le personnage concerné ?”
“Ou est-ce que c’est juste un moment de la vie de l’autre ?”
8 fois sur 10, tu n’es même pas dans le cadre.
🌿 Arrêter de prendre personnellement, c’est s’offrir une liberté intérieure
Ce n’est pas apprendre à “être indifférent”. C’est apprendre à se centré seulement sur sa responsabilité.
Tu es libre de ne pas te déchirer pour un message neutre. Libre de ne plus te sentir coupable quand quelqu’un souffle. Libre de ne plus confondre “silence” et “abandon”. Libre de vivre.
Arrêter de prendre personnellement, c’est un travail d’amour envers toi. Un geste de guérison. Un chemin vers une sécurité intérieure durable.
Tu veux aller plus loin ?
Si tu te reconnais dans cet article, si ton système nerveux s’emballe, si tu sens l’estime de soi conditionnelle t’étouffer, si tu veux apprendre à arrêter de prendre personnellement…
👉 Tu peux réserver un rendez-vous découverte avec moi.
On explorera ensemble ce qui t’arrive, d’où ça vient, et comment t’en libérer durablement.
Tu mérites une vie plus légère. Et tu n’as pas à la construire seul.e.







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